Débat militant | ||||||||||
Lettre publiée par des militants de la LCR |
n°11
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26
avril 2002
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Ne
pas subir la logique de nos adversaires
pour être en mesure de défendre nos intérêts collectifs
Dès le soir
du premier tour, la surprise, l'émotion, la dramatisation étaient
mises en scène pour créer un choc, voire une panique, afin de
tétaniser les esprits, les soumettre. La logique bipolaire du scrutin
présidentiel tout particulièrement antidémocratique était
utilisée pour enfermer la révolte et la colère dans le
piège de cette fausse logique : face à Le Pen, il n'y a que Chirac.
C'est formellement indiscutable mais, sur le plan politique, cette logique qui
impose Chirac comme le représentant de la démocratie, qui lui
donne une légitimité à parler en notre nom, a des effets
catastrophiques. Supermenteur devient le parangon des vertus républicaines
!
Ce mauvais tour de passe-passe fait de ce duel du deuxième tour une triste
mascarade, comble de l'imposture, étalage de la corruption matérielle,
morale et intellectuelle de la démocratie bourgeoise.
Et c'est à cautionner cela que tous les partis ou grandes confédérations
syndicales nous convient, le plus souvent sans détour.
La pensée unique se résume à l'arithmétique électorale
la plus simpliste.
Le slogan " barrer la route à Le Pen " devient le point de
convergence de toutes les confusions et manuvres.
La fausse évidence devient vérité d'évangile et,
par là-même, acte d'accusation : qui ne veut pas voter Chirac soutient
le Pen !
L'extrême gauche est la cible de cette campagne politique, comme tous
ceux qui, quel que soit l'usage qu'ils feront de leur bulletin de vote, ont
tout de suite voté dans la rue par milliers. Plus largement, cette campagne
vise le manque de civisme des abstentionnistes, voire de ceux qui ont voté
pour des petits candidats, en un mot tous ceux qui ont usé de leurs droits
démocratiques, de leur liberté de décision.
Rompre avec cet absolutisme politique - instrument de mise en accusation, par
les coupables et responsables eux-mêmes, de leurs propres victimes, la
population - est une nécessité vitale pour le mouvement ouvrier,
pour tous ceux qui veulent faire de la démocratie un instrument de la
liberté d'expression et du contrôle et non une machine à
duper les masses.
Cette mascarade qui prend déjà l'eau de partout tombe en fait
à point nommé. Elle est l'occasion d'ouvrir une large discussion
pour battre en brèche la routine qui nous impose le cadre de raisonnement
de notre adversaire, ce crétinisme parlementaire et électoral.
Elle est l'occasion d'ouvrir la plus large discussion possible autour de nous
pour aider les consciences à se libérer du carcan réformiste
qui laisse toujours entrevoir un espoir là où il n'y a que capitulation.
Derrière l'arithmétique électorale et les sophismes qui
s'y accrochent, la discussion sur les faits, les politiques, les attitudes,
révèle le fond, les rapports de force économiques, sociaux
et politiques.
Cette première bataille de la nouvelle force d'extrême gauche qui
s'est affirmée dans ce premier tour est décisive, céder
un instant aux pressions serait abdiquer.
La rupture a
pris la forme d'un séisme
Ces élections devaient solder les comptes de vingt ans d'offensive libérale
et de cohabitation, elles devaient être ce " moment de vérité
" dont parlait Jospin, qui donnerait une mesure des évolutions accomplies
tant par les partis eux-mêmes que par l'opinion. Moment de vérité
mais aussi de rupture.
Cette rupture, cette recomposition attendue de l'arène politique, a pris
l'allure d'un séisme par effet pervers de ce système électoral
totalement antidémocratique.
Il a agi en amplificateur par personnalisation excessive. La relative démocratie
qui a réussi à s'exprimer au premier tour grâce à
la multiplicité des candidats, fait en lui-même positif, s'est
retournée contre la machine, propulsant le démagogue au profit
des divisions.
C'est l'exercice même très encadré et relatif de la démocratie
qui enraye la machine présidentielle conçue pour construire une
opinion unique, autour de l'alternance.
Aujourd'hui, les grands partis se retournent contre cette démocratie,
l'accusent de l'accident révélateur. Ce sont eux qui en agissant
ainsi défendent des raisonnements sinon totalitaires, du moins profondément
antidémocratiques.
C'est le système de domination politique de la bourgeoise qui est en
cause, c'est lui qu'il faut dénoncer au lieu de se plier à la
petite mocheté, la vilaine bassesse que l'on nous demande de faire pour
le sauver et sauver tous ceux qui en jouissent.
Ce n'est plus du simple "droit d'inventaire " qu'il s'agit mais d'obligation
!
Le pari de Chevènement
que
Le Pen a gagné
Une des ironies de la mauvaise farce que nous ont jouée les hommes politiques
des grands partis est de voir comment Chevènement a aidé Le Pen
à gagner le pari que lui-même avait fait sur son nom.
Le calcul de Chevènement était d'utiliser au maximum la dépendance
qui liait les deux têtes de l'exécutif pour les renvoyer dos à
dos et dépasser leurs contradictions dans une synthèse aussi originale
qu'éphémère. Le Bonaparte ressuscité rêvait
de s'élever au-dessus des contradictions de la cohabitation pour s'imposer
comme le sauveur de la république en ne reculant devant aucune démagogie
en particulier sur le thème sécuritaire.
Son calcul électoral escomptait l'effondrement soit de Chirac soit de
Jospin, de fait, surtout celui de Jospin que les attaques d'un "ami "
fragilisait plus que Chirac.
Chevènement s'agitant comme un mauvais diable durant la pré-campagne
labourait le terrain pour Le Pen, discret et en réserve.
Chevènement n'a pas tenu la distance, Le Pen si.
Le PS et le
PC se transforment dans la crise
Plus qu'une montée de l'extrême droite, Le Pen bénéficie
du rejet de la gauche gouvernementale, de son effondrement électoral.
Si on se réfère à 95, les voix de l'extrême droite
progressent de plus de 900 000, mais si on fait le total des voix Le Pen-de
Villiers, il y a un recul de plus de 500 000 voix. La progression de l'extrême
droite résulte de déplacements de voix au sein des catégories
politiques du fait de l'échec de de Villiers et Pasqua et non d'une progression
de leurs idées dans l'opinion.
Il ne s'agit pas de minimiser la question nouvelle à laquelle est confronté
le mouvement ouvrier, mais de préciser face à tous ceux qui font
semblant, aujourd'hui, de découvrir le problème, que celui-ci
n'est pas nouveau. Ce sont même ceux qui aujourd'hui s'affolent parce
qu'ils se sentent eux-mêmes menacés qui sont coupables et responsables
de cette progression que, jusqu'alors, ils comptaient instrumentaliser en fonction
de leurs manuvres politiciennes.
Oui, la question est sérieuse, c'est pourquoi il faut en discuter sérieusement
sans craindre de comprendre les responsabilités et d'en assumer les conséquences.
Oui, c'est bien du désaveu de son propre électorat que la gauche
et Jospin sont victimes, c'est-à-dire de leur propre politique. Ni regret
ni remords, et rompre avec cette politique faillie.
Cette politique faillie, ce n'est pas seulement le social-libéralisme
ou, plus précisément, la seule forme de réformisme possible
à l'heure de la mondialisation, c'est le social-libéralisme.
Le PS comme le PC prennent conscience brutalement de leur rupture avec leur
propre électorat. Jospin a bien essayé de réagir en redécouvrant
la dernière semaine de la campagne le monde du travail mais il n'a fait
que souligner son cynisme, pour entériner la rupture.
Cette situation est l'aboutissement de vingt ans d'union de la gauche et de
cohabitation, c'est l'aboutissement aussi de la fin du stalinisme. Le PC n'a
pu faire la "mutation " que voulait Robert Hue emporté par
la dérive social-libérale de la social-démocratie. Le PS
a réussi la sienne au-delà des espoirs que Mitterrand nourrissait
pour lui. Le tabou de l'argent n'est plus de mise et
les électeurs
l'ont compris.
D'une certaine façon, la présence de Le Pen au second tour est
une dernière chance que l'enfant monstrueux de Mitterrand donne au PS.
La crainte et l'affolement lui servent de ciment, et aussi d'alibi politique
pour imposer derrière lui le rassemblement des forces éclatées
de la gauche plurielle. Ce sera le sens du front républicain qui se prépare
pour les législatives.
Ce front républicain pourrait être la chrysalide d'un nouveau parti
social-libéral, un front de la gauche plurielle contraignant chacune
de ses composantes à une discipline ne serait-ce que pour les investitures
afin d'éviter les explosions d'ambitions rivales qui ont mis Jospin à
terre. L'appareil du PC acceptera-t-il ? A-t-il le choix ? Les Verts modéreront-ils
leurs ambitions ?
Autant de questions somme toute secondaires au sens il ne nous appartient pas
d'anticiper sur les solutions que les différentes composantes de la gauche
plurielle trouveront à leur propre crise, il est clair qu'il n'y a pas
de terrain pour la moindre alliance politique avec eux ou avec une de leurs
composantes.
Ils ont abandonné, même comme référence formelle,
le socialisme et le communisme, la défense des classes populaires pour
se vouer à la défense de l'économie de marché, c'est-à-dire,
le capitalisme.
Le sens du vote
Chirac
Le vote Chirac devient le passage obligé vers ces transformations, la
liquidation de la gauche comme tendance politique prétendant même
formellement à faire évoluer le capitalisme pour sa transformation
en une force politique n'affirmant d'autres objectifs que la gestion "juste
" du capitalisme.
Les fausses évidences, les grandes envolées morales, les références
grandiloquentes à l'histoire viennent au secours du creux des analyses
politiques et masquer ce qui n'est que capitulation.
Les travailleurs n'ont aucun intérêt à donner leur suffrage
à Chirac, ils ont à y perdre leur indépendance, leur dignité
même.
Bien des militants du PC prétendent, comme pour se convaincre, que c'est
un geste sans conséquence. Mensonge, il n'y a pas de geste sans conséquence.
Ce vote est un geste de ralliement à l'homme clé de la cohabitation
qui n'a d'autre fonction que de préparer une nouvelle cohabitation si
jamais la gauche arrivait, au législatives, à saisir l'opportunité
pour renverser les choses en sa faveur. Tout le monde connaît son programme
libéral.
Ce vote vise à mettre toutes les forces syndicales un peu plus à
genou au nom de la défense de la République.
Il corrompt les consciences en les pliant à l'idée que les travailleurs
ne peuvent compter que sur
leurs adversaires, de droite ou
de gauche.
C'est la soumission morale et politique qui crée le terrain de l'impuissance.
L'unité nécessaire est dévoyée en un front sans
principe de capitulation.
Certes, nous comprenons l'inquiétude de ceux qui croient qu'il n'y a
pas d'autre issue que le vote Chirac, mais nous combattons sans fard les raisonnements
qui viennent au secours des capitulations. Dans l'histoire, ils ont toujours
ouvert la voie au pire.
Affaiblir le
Pen sur le terrain politique
Nous ne voterons pas Chirac mais nous militons pour que le Pen ait le moins
de voix possible, c'est la logique inverse du raisonnement réformiste
et de ses caricatures. Nous combattons Le Pen sur tous les terrains politiques,
y compris électoral, au sens où ce combat a pour but de l'affaiblir
y compris dans les urnes.
Combattre Le Pen politiquement, c'est aussi expliquer les raisons de sa progression,
la responsabilité directe de ceux qui posent aujourd'hui aux victimes,
la gauche soumise au libéralisme financier, pour tracer la perspective
d'une politique de classe.
Donc, combattre le Pen, c'est rompre la chaîne des capitulations, c'est
refuser de voter Chirac pour que, dans les entreprises, les quartiers, par les
discussions tout autant que par les manifestations, les travailleurs exercent
leur pression de classe. Il faut que se fasse entendre une voix honnête
et sincère qui critique sans concessions la gauche en refusant de se
prêter à une opération de blanchiment politique qui laisse
Le Pen être la seule expression de la colère.
Dire la vérité, ne rien taire sous aucun prétexte tactique,
armer notre camp d'une claire conscience est une nécessité impérieuse.
C'est la seule façon de faire reculer dès aujourd'hui Le Pen et
de préparer les travailleurs à faire face au danger réel
à venir.
Vers une crise
politique et sociale
Rien ne permet de dire ce qui va sortir de la confrontation. Rien ne dit que
Le Pen profitant des incohérences de son adversaire et de ses soutiens
ne réussisse à conforter ses positions même si le plus probable
est que le démagogue s'effondre à son tour. Que donnera la victoire
de Chirac ? Une nouvelle majorité présidentielle de bric et de
broc sans cesse sous la menace d'une crise politique du fait de la pression
de l'extrême droite ? Une nouvelle cohabitation Chirac gouvernant avec
une gauche refondée
au centre gauche ?
Quel que soit le cas de figure qui sortira des rapports de force électoraux,
la bourgeoisie est confrontée à une crise politique latente. "
Crise de représentation " dit-on l'air entendu, en fait crise du
système politique de domination de la bourgeoisie pour parler clair.
Le fond de la crise ne relève pas d'une crise des institutions, mais
bien plus profondément de l'évolution de l'ensemble de la société
sous la pression de la mondialisation financière.
La lutte à l'échelle mondiale pour les marchés, la concurrence
acharnée, les spéculations financières, les opérations
de concentration du capital, l'obligation de construire l'Europe concourent
pour saper les équilibres sociaux.
Les fondements même de la démocratie bourgeoise sont ébranlés,
avec elle, le réformisme, parce que la bourgeoisie n'a plus les moyens
de donner une crédibilité aux espoirs d'une vie meilleure sans
lesquels la démocratie bourgeoise s'enraye.
Cette crise n'est pas circonstancielle, elle est profonde, historique. Elle
se manifeste au niveau de toute l'Europe. La suffisance nationale pouvait laisser
croire que la France y échapperait, simple aveuglement.
Cette situation nouvelle illustre à quel point le programme du monde
du travail associe dans une même exigence l'urgence sociale et l'urgence
démocratique posant directement la question du contrôle sur l'économie
comme l'Etat, c'est-à-dire contestant le droit de l'aristocratie financière
à diriger la société.
La question sociale et la question de la démocratie se dressent contre
la propriété privée bourgeoise.
Face au front
républicain, un front d'extrême gauche
Dans ce contexte, le score des trois tendances de l'extrême gauche est
d'une grande importance. Et il ne faut pas minimiser l'importance de la présence
des trois grands courants du trotskisme parce qu'il est important qu'il n'y
ait pas de perte militante dans les évolutions qui s'engagent, que toutes
les composantes aient les moyens d'exister, d'apporter leur force au combat
qui s'engage.
L'unité nécessaire devient une évidence, s'impose à
tous et nous nous réjouissons que Lutte ouvrière ait répondu
positivement à la proposition de notre organisation. Nous nous engageons
dans la constitution d'un front démocratique et révolutionnaire
pour les élections législatives, du moins c'est cette perspective
que nous devrions tracer avec Lutte Ouvrière.
Il ne manque pas de sceptiques qui pensent qu'aux élections législatives
l'extrême gauche va être marginalisée. Rien n'est moins sûr
si nous sommes capables de nous unir. Les rapports de force existant entre les
appareils sont une chose, ce qui se passe dans le monde du travail en est une
autre. Les évolutions sont profondes, le rejet des partis de la gauche
plurielle tout autant. Pour que cette colère, cette saine révolte
ne soient pas dévoyées, il faut lui permettre de s'exprimer sur
des bases saines, sociales et démocratiques.
Une telle politique suppose que nous ne nous désavouions pas nous-mêmes
en signant, sous couvert d'unité, des déclarations qui avalisent
indirectement voire directement la politique de la gauche plurielle. Même
dans les mobilisations, nous gardons notre pleine liberté de parole.
Il est évident que nous ne pouvons voler au secours de la gauche sous
couvert de front unique ouvrier. Une telle politique serait une aveugle parodie,
une application de schémas tout faits au service d'une incapacité
à rompre avec la gauche faillie pour exister pleinement par nous-mêmes
en offrant une perspective de lutte aux travailleurs et à la jeunesse.
La rupture des
générations
L'autre révélation qu'a provoquée le séisme du premier
tour est l'irruption d'une large fraction de la jeunesse sur le terrain de l'action
directement politique. Une génération plus ancienne se remobilise
au moment où la jeunesse prend sa place. Et cette irruption de la jeunesse
est le meilleur coup porté à Le Pen.
Certains soulignent que la jeunesse se mobilise derrière la gauche plurielle,
voire derrière le vote Chirac. Certes, c'est pour une part vrai, mais
là n'est pas l'essentiel.
L'essentiel est que ces jeunes découvrent leur force politique, une force
supérieure à tous les bulletins de vote et se convainquent de
leur légitimé à en faire usage.
Il s'agit bien d'une rupture de génération au sens politique du
terme. La jeunesse, en particulier issue des milieux socialistes et communistes,
rejette cette politique cynique dont ils jugent des résultats catastrophiques.
Ils rejettent l'échec des générations passées, de
fait refusent de l'assumer pour agir directement, par eux-mêmes.
La mondialisation financière, ce n'est pas seulement le pillage des pays
pauvres, Porto Alegre contre la World company, c'est un recul social qui devient
une réalité concrète, ici, dans ce pays, c'est une menace
directe pour les libertés et la démocratie.
La lutte contre la précarité, le manque d'avenir se dessine comme
une lutte politique.
Le
nouveau parti, c'est le mouvement même des masses et de la jeunesse
Les différentes tendances de l'extrême gauche, ont permis que s'exprime
du point de vue du camp des travailleurs, de la démocratie, du progrès,
la critique de la politique de la gauche plurielle. Les résultats qu'elle
a obtenus sont un encouragement pour tous ceux qui rompent avec les partis de
cette gauche plurielle.
Aujourd'hui, l'extrême gauche prend toute sa place dans les mobilisations.
Les élections passées, il s'agit de continuer d'aider aux évolutions
politiques en cours dans une discussion, un dialogue permanent avec les travailleurs
et les jeunes autour de nous. Aider à ces évolutions suppose d'apprendre
d'elles, d'apprendre de l'expérience de tous ceux qui nous rejoignent,
veulent nous aider, discutent ou s'informent.
Ce premier tour aura été un coup de semonce dont il est encore
difficile de mesure l'ampleur. L'accident de parcours, s'il n'occasionne pas
trop de dommage, c'est-à-dire s'il n'accentue pas la dépendance
du mouvement ouvrier à l'égard de la bourgeoisie, pourra jouer
un rôle salutaire.
Il aura été un avertissement sans trop de frais pour les militants
du mouvement social, pour l'ensemble du monde du travail. L'important est le
sursaut qui va suivre.
Un des éléments de ce sursaut qui nous réjouit est la reprise
de contact entre notre organisation et Lutte ouvrière.
Il ne s'agit pas de se raconter des histoires sur la fusion immédiate
mais d'uvrer patiemment à ce que se mette en place un cadre de
collaboration, de solidarité mais aussi de discussion et de confrontation.
C'est à travers cette mise en place que les consciences peuvent évoluer,
prendre ensemble la mesure des enjeux, définir les points de convergences,
délimiter les désaccords et surtout commencer à travailler
dans la pratique à définir ce que serait le programme comme les
statuts d'un parti démocratique et révolutionnaire regroupant
sur des positions d'indépendance de classe tous ceux qui veulent combattre
la politique de la bourgeoisie et rompant avec toutes les formes de collaboration
de classe.
Il y a là un travail politique urgent car en la matière la bonne
volonté ne peut suffire. Il nous faudra beaucoup de patience, de ténacité,
de compréhension des autres pour aboutir. C'est par ce même travail
que nous pourrons aussi et surtout "fusionner " avec le mouvement
des masses et des jeunes pour aider, de l'intérieur à son mûrissement.
L'enjeu est immense.
Le comité de coordination de Débat Militant
Fabienne Autan, Charles Boulay, Serge Godard, Valérie Héas,
Yvan Lemaitre, Galia Trépère, Gérard Villa