Débatmilitant
Lettre publiée par des militants de la LCR
n°174
1er novembre 2007

Sommaire :
Il y a 90 ans, la révolution russe, ou l'avenir du monde...


Il y a 90 ans, la révolution russe,
ou l'avenir du monde…

 

 

Revenir sur l'histoire de la révolution russe, alors que l'effondrement de l'ex-URSS a marqué la fin de la période ouverte par Octobre 17, signifie d'abord et avant tout penser la continuité du combat, prolonger la courbe du développement du mouvement ouvrier pour imaginer la suite, penser la révolution à venir en lien avec les révolutions passées, comprendre nos tâches aujourd'hui dans une perspective révolutionnaire.
Cet article ne prétend pas revenir sur le récit des événements, leur enchaînement, mais plutôt contribuer à dégager nos regards des mythes et des caricatures, conséquence de la portée même de la révolution russe, de sa dimension historique, universelle, mais surtout des mensonges et crimes de la dictature de la bureaucratie stalinienne. Les imposteurs ont fabriqué de la révolution une image dont leur dictature pouvait s'accommoder, c'est-à-dire contraire aux faits eux-mêmes comme à la pensée de ceux qui en ont influencé le cours, Lénine, Trotsky et leurs compagnons.
Ceux pour qui l'horizon s'arrête à la démocratie bourgeoise ont repris à leur compte ces caricatures pour mieux combattre la révolution qui ne peut être, pour eux, que violence et dictature. Le parti bolchevik n'aurait été que les prémisses du stalinisme. En fait, ils projettent sur les ouvriers russes leurs préjugés sur les opprimés quand ils se révoltent ; ce ne peut jamais être eux qui sont à l'initiative, ils sont toujours manipulés par des militants au-dessus d'eux, qui leur dictent leur conduite. Nos prétendus démocrates sont incapables de comprendre comment, à chaque pas de la lutte, les masses se sont données des formes d'organisation, ont défendu des idées qui ont fait leur chemin si elles étaient utiles à leur combat.
Le recul nous permet de mieux nous dégager de la caricature totalitaire qu'a fait le stalinisme de la révolution pour mieux saisir le rayonnement des idées qu'elle a inscrites dans l'histoire, et en quoi elles peuvent éclairer notre propre avenir.
Il s'agit de dégager le caractère universel de la révolution russe, qui inscrit dans les faits ce qui n'était qu'ébauche durant la Commune de Paris de 1871, la démocratie des soviets, l'Etat-commune, "la forme enfin trouvée de la dictature du prolétariat" pour reprendre la formule d'Engels.
S'approprier la portée universelle de la révolution russe, c'est aussi s'approprier la première expérience du premier parti ouvrier révolutionnaire moderne, de masse, la méthode de Lénine et les acquis du bolchevisme, de même que la lutte contre la bureaucratisation, l'apport de Trotsky qui en est la continuation.
La nouvelle période dans laquelle nous sommes n'a pas besoin de dogmes, mais d'idées et de pratiques vivantes, nécessaires pour les combats futurs…

L'Etat-Commune, ou le pouvoir des soviets...
La propagande anticommuniste met en avant le caractère antidémocratique de la révolution qui aurait été orchestrée par en haut, comme toutes révolutions d'ailleurs… Mais c'est tout le contraire qui s'est passé. La révolution a été, à un moment de tension extrême entre les classes, "l'irruption des masses dans le domaine où se règlent leurs destinées", selon l'expression de Trotsky.
Et le principal acquis de la révolution, avec le parti bolchevik, a été les soviets, ou conseils d'ouvriers, de paysans et de soldats. Ce ne sont pas les bolcheviks qui les ont créés. Ils sont nés au décours même de la lutte, avec le mouvement insurrectionnel de 1905. Ils se sont reconstitués fin Février 1917, regroupant tous ceux qui, à l'arrière comme au front, avaient besoin de s'unir contre la guerre et la misère.
C'étaient des organes de lutte et de front unique où, dans un premier temps, les réformistes étaient majoritaires avec leurs diverses composantes, les mencheviks, les socialistes-révolutionnaires et les travaillistes. C'est vers eux que se sont d'abord tournées les larges masses révoltées. Ceux-ci, pensant que la situation n'était pas mûre pour le pouvoir des travailleurs, incapables de sortir de l'union sacrée autour de la défense nationale, sont finalement entrés dans un gouvernement libéral "provisoire" en tant qu'aile gauche de la bourgeoisie.
Et c'est ainsi que, lorsque la situation en est venue à l'affrontement direct avec la bourgeoisie et son gouvernement, après les journées de juillet 1917, les soviets sont naturellement devenus les organes de mobilisation y compris armée des travailleurs, contrôlant, réquisitionnant, demandant des comptes aux bourgeois même "libéraux", comme le décrit Trotsky par exemple : "Les ouvriers, en divers points du pays, amenaient de force au Soviet ou bien mettaient aux arrêts chez lui l'entrepreneur qui refusait de faire des concessions ou bien même d'entrer en pourparlers. Il n'est pas étonnant que la milice ouvrière soit devenue l'objet de l'aversion particulière des classes possédantes".
A travers ces organes, dans la continuité de ce qu'avaient déjà fait les communards parisiens en 1871, l'Etat capitaliste était brisé, l'armée remplacée par des milices ouvrières.
De même, le régime soviétique issu de la révolution russe ayant dépossédé les capitalistes, décréta que les hauts fonctionnaires n'étaient plus inamovibles, coupés de la population et très cher payés, mais élus et révocables, payés le salaire d'un ouvrier.
C'est ce que Marx appelait "un corps agissant et législatif à la fois", remplaçant "les moulins à paroles que sont les organes représentatifs en assemblées agissantes". Et il précise comment ces organes sont un dépassement de la démocratie bourgeoise : "Au lieu de décider une fois tous les trois ou six ans quel membre de la classe dirigeante "représentera" et foulera aux pieds le peuple au Parlement, le suffrage universel devait servir au peuple constitué en communes -comme le suffrage universel à tout autre employeur- à recruter des ouvriers, des surveillants, des comptables pour ses entreprises".
Et Lénine poursuit, dans L'Etat et la révolution, écrit en août et septembre 1917 : "Au parlementarisme vénal, pourri jusqu'à la mœlle de la société bourgeoise, la Commune substitue des organismes où la liberté d'opinion et de discussion ne dégénère pas en duperie, car les parlementaires doivent travailler eux-mêmes, appliquer eux-mêmes leurs lois, en vérifier eux-mêmes les effets, en répondre directement devant leurs électeurs. Les organes représentatifs demeurent, mais le parlementarisme, comme système spécial, comme division du travail législatif et exécutif, n'est plus".
Depuis la fin du XIXème siècle, les mouvements révolutionnaires ont ainsi créé un type supérieur d'Etat démocratique, qui, selon l'expression d'Engels, "cesse déjà sous certains rapports d'être un Etat". C'est l'Etat du type de la Commune de Paris qui substitue à l'armée et à la police séparée du peuple l'armement direct et immédiat de tout le peuple.
La république bourgeoise entrave, étouffe la vie politique des masses, leur participation directe à toute la vie de l'Etat, de la base au sommet. Les soviets, au contraire, l'encouragent ; selon Lénine, les militants bolcheviks devaient non pas y défendre la démocratie parlementaire, même progressiste par rapport au tsarisme, mais abandonner le langage réformiste, plonger véritablement dans les soviets avec les masses. Ils devaient, "en combattant l'aveugle crédulité des masses (qu'on ne peut et ne doit combattre que sur le terrain des idées, par une persuasion fraternelle, en invoquant l'expérience vécue) (…), stimuler réellement la conscience des masses, leur initiative audacieuse et décidée dans chaque localité, stimuler la conquête, le développement et l'affermissement spontanés des libertés, de la démocratie, de la possession de la terre par l'ensemble du peuple".
De fait, Lénine et les bolcheviks ont fait ce que Marx avait fait avant eux, "se mettre à l'école" de la Commune, apprendre de l'action révolutionnaire des travailleurs, aider les militants à s'extraire de la gangue du conformisme politique qui se méfie des masses pour se fier aux institutions établies.
Lors de la révolution russe, les masses ont été très loin par leur propre initiative. Mais cette seule initiative n'aurait pas suffi. Il a fallu un instrument politique, à la fois mémoire des expériences ouvrières passées, regroupement militant pour préparer la suite. Cela a été le rôle du parti bolchevik. Lénine ne pourra pas écrire le dernier chapitre de sa brochure L'Etat et la révolution, dernier chapitre qu'il entendait consacré à l'expérience de la révolution de 1905 et de 1917. Il fut tiré de l'exil auquel le recul qui avait suivi les journées de juillet l'avait contraint par le développement impétueux de la révolution. Ce dernier chapitre, il l'écrira dans les actes et les résolutions de la conquête du pouvoir…

Un parti de l'émancipation des travailleurs par eux-mêmes
Le parti bolchevik a pu diriger la révolution car c'était un parti forgé au plus près des masses, avec de nombreux militants dans les usines, les quartiers populaires, au front, qui vivaient de l'intérieur l'évolution des consciences. Ces liens étaient l'expression concrète d'une philosophie révolutionnaire qui misait sur l'intervention des travailleurs eux-mêmes, leur capacité d'initiative, leur conscience…
La théorie et la pratique étaient indissociables.
L'analyse matérialiste de l'évolution de la société russe, inscrite dans l'évolution même du capitalisme mondial, avait amené Lénine à la conclusion que seule la classe ouvrière était capable de libérer la Russie du parasitisme des vieilles classes dominantes. Lénine pensait que la révolution serait bourgeoise mais que seule la classe ouvrière pourrait la mener à bien. Les faits développèrent les raisonnements jusqu'au bout, la classe ouvrière ne pouvait mener la révolution bourgeoise à terme qu'en allant au-delà, en s'attaquant aux privilèges de toutes les classes dominantes pour instaurer son propre pouvoir comme l'avait anticipé Trotsky. Lénine n'eut aucun mal à accompagner la révolution jusqu'au bout pour la diriger contrairement aux mencheviks qui voulaient maintenir la révolution dans le cadre démocratique bourgeois. Lénine et Trotsky se trouvèrent en plein accord.
Lorsque Lénine revient de l'émigration en avril 1917, il énonce dans ses "thèses d'avril" l'idée de rupture avec le gouvernement provisoire : " La république qui est sortie de l'insurrection de Février n'est pas notre république et la guerre qu'elle mène n'est pas notre guerre. La tâche pour les bolcheviks est de renverser le gouvernement impérialiste. Mais celui-ci se maintient grâce à l'appui des socialistes-révolutionnaires et des mencheviks, lesquels s'appuient sur la confiance des masses populaires. Nous sommes en minorité. Dans ces conditions, il ne peut être question d'un acte de force de notre côté. Il faut apprendre aux masses à ne plus se fier aux conciliateurs et aux partisans de la défense nationale (…) Il faut patiemment donner des explications, en partant des besoins pratiques des masses ".
Expliquer patiemment, parce que sans la conscience des masses, il n'y a pas de développement révolutionnaire.
"On nous accuse de créer l'opinion des masses ; ce n'est pas vrai, nous tentons seulement de la formuler" dit Trotsky.
Le parti accéléra ainsi "le processus d'apprentissage des masses", en leur permettant de vérifier pas à pas la nécessité de prendre entre leurs mains tout le pouvoir, grâce à des liens démocratiques avec la population, donc capables de prendre la mesure des différents rythmes d'évolution des consciences à la ville, à la campagne, d'influencer dans le sens le plus radical "en expliquant patiemment" lors des divers flux et reflux de la révolution.
Partant des besoins des plus larges masses ouvrières et paysannes, des soldats, le programme des bolcheviks visait à démontrer et à convaincre ces masses elles-mêmes que leurs besoins ne pouvaient composer avec les privilèges des classes dominantes et de l'Etat, que leur satisfaction exigeait leur propre intervention, une démocratie révolutionnaire.
Le régime mis en place par cette révolution était profondément démocratique. Cette démocratie ne reposait pas sur le respect formel d'une constitution, mais sur une profonde confiance dans les masses et la volonté de s'en remettre à elles, d'encourager leur initiative.
Les décrets sur la paix, la terre, le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes qui ont marqué le début du régime soviétique, n'étaient que la formalisation de ce que les masses avaient déjà imposé dans les faits, en fraternisant sur le front, en partageant les terres et en contrôlant ou en prenant les usines abandonnées par leurs patrons ou réquisitionnées. Ils étaient aussi des appels, un encouragement à l'initiative des masses elles-mêmes pour les appliquer.
La révolution tirait sa force de cette intervention collective de millions de soldats, de paysans et d'ouvriers, et c'est ce caractère profondément révolutionnaire et démocratique qui horrifie encore aujourd'hui les classes dominantes.

Un combat internationaliste et antibureaucratique toujours actuel
Cette révolution était nécessairement internationaliste. En effet, pour Lénine et ses compagnons, la révolution la plus moderne avait eu lieu, paradoxalement, dans le "maillon faible" de l'impérialisme, une Russie arriérée, un des pays les moins avancés de l'Occident à l'époque. Une vague révolutionnaire déferla alors sur l'Europe engendrant des conseils en Allemagne, en Hongrie, des insurrections, des fraternisations, des mutineries… Ce n'est pas en vain que les anciens ennemis allemands, russes blancs, anglais, français et américains se sont retrouvés ensemble pour combattre militairement le nouveau régime soviétique, alimentant une guerre civile qui dura jusqu'en 1921 et fit des millions de morts, contrairement à l'insurrection d'Octobre.
Les bolcheviks étaient conscients dès le départ qu'il aurait fallu le renversement du capitalisme dans d'autres pays, au moins dans l'Allemagne voisine et développée pour que le régime soviétique puisse se maintenir. Lénine écrivait : "sans révolution en Occident, le bolchevisme sera liquidé soit par la contre révolution interne, soit par l'intervention étrangère, soit par leur combinaison".
C'est pourquoi ils furent à l'initiative de la fondation de la IIIème Internationale communiste. Elle fut créée en 1919 en vue d'un parti mondial de la révolution, pour que l'expérience soviétique puisse être transmise à d'autres, pour montrer aux travailleurs du monde que la IIème Internationale socialiste réformiste avait vécu, et que l'avenir était au communisme révolutionnaire.
Mais en même temps, pour tenir dans cette "forteresse assiégée" qu'était alors la Russie révolutionnaire, les bolcheviks ont dû mobiliser toutes les énergies et prendre des mesures d'exception comme la réquisition de la nourriture pour le front, l'interdiction des partis, des tendances même en leur propre sein… Ce "communisme de guerre" n'était pas le programme communiste, c'était un recul par rapport à la démocratie soviétique, mais des mesures d'urgence extrême dans le contexte international. C'étaient autant de points d'appui pour le développement d'une bureaucratie que Lénine entrevit avant de mourir en 1924 et qu'il voulut combattre, tout comme Trotsky.
Mais le pays était épuisé par les années de guerre puis la guerre civile. Les masses désertaient les soviets, dans un pays ravagé. La révolution échouant aussi en Allemagne, le balancier politique allait partout à droite. C'est sur la base de ce recul, de l'épuisement du mouvement révolutionnaire et de l'isolement de l'URSS qu'une caste de bureaucrates a peu à peu gangrené le pouvoir révolutionnaire et le parti bolchevik lui-même qui s'était confondu avec l'Etat. Dans toutes les sociétés, la bureaucratie naît de la nécessité d'administrer l'économie parce que le niveau de développement et de conscience, les rapports de classes ne permettent pas que les masses exercent leur contrôle démocratique. Elle joue le rôle du gendarme qui impose le respect de la loi quand la société est dominée par la lutte pour l'existence individuelle.
Trotsky et l'Opposition de gauche refusèrent d'abandonner la perspective de la révolution mondiale au profit de la préservation de quelques privilèges de pouvoir en URSS, ce que Staline appela "le socialisme dans un seul pays", qui menaçait l'existence même de la révolution. Ils dénoncèrent la politique de la bureaucratie qui fit échouer les possibilités révolutionnaires en Allemagne en 1923 puis en Chine en 1927 et furent pour cela, isolés du parti, puis exclus, arrêtés et déportés, avant d'être physiquement éliminés dans les camps des années 30. Le stalinisme inventa un mot pour l'ennemi à abattre, le "Trotskysme" ; révélateur permanent de son imposture, il fallait le faire taire par la terreur, l'assassinat. Toute la génération qui avait dirigé la révolution fut décimée, à quelques exceptions près. Entre stalinisme et bolchevisme, il n'y a pas seulement un cynique mensonge, mais un fleuve de sang.
Le stalinisme ne supprima pas seulement physiquement le courant révolutionnaire et internationaliste. Il tenta de le faire aussi politiquement en s'imposant comme héritier du bolchevisme, de Lénine embaumé alors que ses méthodes autant que ses intérêts n'avaient plus rien à voir avec ceux de la révolution d'Octobre.
Le stalinisme parvint ainsi à couper politiquement et physiquement le courant révolutionnaire du mouvement ouvrier réel.
Alors que le bolchevisme était pragmatique et souple, qu'il s'adaptait aux situations, aux différents niveaux de conscience en se basant sur des liens avec la population et sur une analyse des rapports entre les classes, le stalinisme en a fait un dogme, en théorisant, à l'inverse, un parti qui ne prétendait guider les masses que pour mieux les dominer. C'est le stalinisme qui a fait du centralisme démocratique un régime de caserne muselant toute réelle vie démocratique, par des manoeuvres d'appareil voire la violence extrême.
Il dénatura ainsi ce qui était la philosophie des militants bolcheviks, leur attachement aux masses et non aux appareils, leurs liens d'idées, s'appropriant ce qu'il y avait de meilleur dans la culture de l'humanité pour débattre, élever le niveau de conscience, appeler à la révolte et à la liberté, non à se soumettre à un chef en répétant aveuglément des dogmes incontestés.
Le combat antibureaucratique de Trotsky encourageait les travailleurs à se réapproprier leur révolution, à reprendre l'initiative, les ouvriers, les jeunes, les femmes, les plus opprimé(e)s, à rester acteurs de leur propre émancipation, dans le débat, la confrontation, le combat social et politique.
Depuis la révolution russe, l'arène pour le combat révolutionnaire s'est élargie, la classe ouvrière est bien plus puissante à travers la planète, unie, diversifiée, cultivée. L'économie mondialisée est encore plus socialisée qu'en 1917 mais toujours plus concentrée entre les mains d'une minorité parasite et rentière.
Le stalinisme s'est aujourd'hui effondré, le social-libéralisme a remplacé la social-démocratie totalement intégrée à la gestion du système capitaliste mondialisé
Face à la faillite du réformisme et de son avatar stalinien, l'expérience du bolchevisme et de la lutte antibureaucratique de Trotsky constituent des apports théoriques et pratiques indispensables pour forger les armes d'un nouveau parti par en bas, reflet des initiatives des masses, anticonformiste, contestataire.
Le contenu de ces expériences, leur richesse, dépassent encore largement notre propre activité. Elles nous indiquent la voie de la renaissance d'un mouvement révolutionnaire de masse : la lutte théorique, politique, pratique pour formuler et mettre en œuvre les idées nécessaires à l'intervention directe des travailleurs et de classes populaires pour résoudre la crise de la société dominée par le capitalisme, la démocratie révolutionnaire, pour reprendre l'expression de Lénine.

Sophie Candela